
Le projet est une initiative de l’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba.
Photo : Radio-Canada / Juliette Straet
Une recherche à l’USB pour analyser les contributions des immigrants francophones
Une équipe de recherche de l’Université de Saint-Boniface va se pencher sur les contributions économiques et non économiques des immigrants francophones au Manitoba. En partenariat avec l’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba, l’Université souhaite avoir des données scientifiques sur ce qu’apportent les immigrants francophones à la province.
L’idée de cette recherche est née à l’Amicale il y a plus d’un an. On veut avoir des données probantes pour reformuler l’argumentaire sur l’immigration et pour que les politiques puissent prendre des décisions gouvernées par les données scientifiques
, explique le président de l’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba, Alphonse Lawson.
On veut changer le discours sur l’immigration qui est présentée comme un poids alors que c’est une richesse.
Au-delà de la contribution économique des immigrants, les chercheurs veulent analyser leurs apports culturels et communautaires pour la francophonie et la société manitobaine dans son ensemble.

“Quand les immigrants sont bien intégrés, c’est une richesse, ils participent à la prospérité nationale”, déclare le président de l’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba, Alphonse Lawson.
Photo : Radio-Canada / Juliette Straet
L’étude est programmée sur un an et comportera, entre autres, de nombreuses entrevues individuelles avec des immigrants. La table ronde de samedi est une première étape qui permet de mobiliser la communauté francophone.
Je pense que par le temps qui court où il y a une remise en question de l’immigration vers le Canada, cette étude tombe à point.
Le besoin de cette recherche résonne dans la communauté
Cette étude vient combler un vide dans le domaine de la recherche sur l’immigration qui se concentre majoritairement sur l’arrivée et l’établissement des immigrants dans leur pays d’accueil. Toutes les études se concentrent sur les besoins des nouveaux arrivants
, explique Alphonse Lawson.
On n’a jamais mené d’études comme ça. C’est une question qu’on a jamais explorée et encore moins de façon historique.
Elle se distingue aussi par son approche diachronique et historique. L’approche diachronique signifie qu’elle intègre la deuxième génération d’immigrants. Et le projet porte sur les contributions apportées aux communautés depuis l’année 2000.

Faïçal Zellama (à droite) et Patrick Noël (à gauche) font partie de l’équipe de recherche sur les contributions économiques et non économiques des immigrants francophones au Manitoba.
Photo : Radio-Canada / Juliette Straet
Le chercheur principal, Faïçal Zellama, qui a mené en 2021 une étude afin de comprendre les raisons du départ de plusieurs immigrants du Manitoba vers d’autres province, s’identifie à travers cette nouvelle étude. Je suis moi-même immigrant donc j’ai une sensibilité à ce niveau-là
, explique-t-il. De plus, une grande partie de ses élèves sont aussi des immigrants. Une telle étude lui permettra d’améliorer ses interventions en cours.
C’est un appel au devoir qu’on doit faire de la recherche pour les membres de notre communauté.
Une opportunité pour les étudiants de l’USB
Parmi l’équipe de recherche, on retrouve aussi des étudiants de l’Université, dont Chaymae Bouchbouch, une étudiante de premier cycle à l’USB et assistante de recherche sur le projet.
Chaymae Bouchbouch a déjà participé à plusieurs études sur l’immigration francophone. Elle se chargera entre autres des entrevues et d’une partie de la rédaction.
Photo : Radio-Canada / Juliette Straet
Ça m’enrichit vraiment de faire ce type de recherche et de voir d’autres perspectives grâce aux entrevues
, explique-t-elle. Elle voit cette recherche comme une opportunité d’améliorer et d’utiliser ses compétences, mais aussi d’avoir une influence sur la société.
Ça va changer la façon dont on voit les immigrants, non pas comme un quota, mais comme des personnes qui enrichissent la population canadienne.
On est très fiers de nos étudiants
, confie le vice-recteur de l’Université de Saint-Boniface, Peter Dorrington. Pour lui, le fait de pouvoir les former à la recherche dans le cadre d’une initiative aussi intéressante fait partie des autres retombées du projet. Je suis sûr que ça va les amener loin de dans leur future carrière
, croit-il.