Alphonse-Lawson

Alphonse Lawson, président de l’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba

L’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba prépare un vaste bilan

Par Radio-Canada

Après 20 ans d’existence, l’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba prépare ses États généraux, qui se tiendront au mois d’avril, afin d’évaluer le chemin parcouru. L’organisme lance des consultations communautaires dès lundi jusqu’au 31 mars 2023 afin de préparer l’échéancier du printemps.

Cette consultation s’adresse aux associations communautaires, aux groupes d’intérêts et à toute personne qui s’intéresse aux enjeux de l’immigration, à l’intégration et à l’épanouissement des immigrants francophones au Manitoba, indique un communiqué de presse de l’Amicale.

Les États généraux devront faire le point sur les résultats et les réalisations de deux décennies d’existence de l’organisme.

Il y a 20 ans, il n’y avait pas beaucoup d’immigrants francophones, explique le président de l’Amicale, Alphonse Lawson-Hellu.

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Ceux qui sont venus à ce moment manquaient de structure d’accueil, c’est l’Amicale qui a proposé pour la première fois de doter l’immigration francophone d’une structure d’accueil, poursuit-il.

Les commentaires recueillis lors des consultations seront présentés pendant les États généraux, explique M. Lawson.

Ceux qui sont arrivés il y a 20 ans, aujourd’hui je pense c’est le moment de faire le bilan, cette rétrospective pour voir quels ont été les succès en terme d’intégration, aussi les échecs, et permettre justement à ce que nous puissions corriger ce qu’il a lieu de corriger. Parce qu’il y a beaucoup de défis.

Les consultations envisagées se dérouleront autour de 11 axes :

  1. Immigration francophone
  2. Intégration professionnelle des immigrants
  3. Intégration socio-économique des immigrants
  4. Préservation et promotion de la multiculturalité
  5. Racisme, discrimination et inégalités
  6. La promotion de la francophonie
  7. Solidarité communautaire
  8. Représentation et participation à la vie politique et communautaire
  9. Santé, sport, éducation, jeunesse, musique et art
  10. Moyens financiers et ressources humaines
  11. Proposition de changement nom

Des défis de l’immigration francophone au Manitoba

Malgré des progrès, ces dernières années de nombreux obstacles se sont dressés sur le chemin de l’immigration francophone au Manitoba.

Par exemple, les organismes francophones d’immigration dans la province continuent de réclamer une augmentation du nombre d’immigrants francophones sélectionnés par la province.

La cible annuelle de 7 % d’immigrants ayant le français comme langue de base, retenue par la province, est rarement atteinte sinon fictive, selon les organisations francophones.

En décembre 2022, et selon des documents relatifs au conseil consultatif sur l’immigration obtenus grâce à une demande d’accès à l’information, le Manitoba n’a pas adopté formellement de cible d’immigration francophone.

Des organismes manitobains ont recommandé à la province, dans un livre blanc dévoilé en novembre 2022, de faire passer à 15 % d’ici 2036  sa cible en matière d’immigration francophone.

Cette cible souhaitée est bien en-dessous de ce que réclame la Fédération des communautés francophones et acadienne au fédéral. Celle-ci a en effet demandé à Ottawa d’accueillir 12 % d’immigrants francophones dès 2024 et 20 % d’ici 2036, afin d’éviter la décroissance démographique des francophones en situation minoritaire.

En plus des défis relatifs à la sélection et à l’accueil des immigrants francophones dans la province, l’enjeu de la rétention demeure crucial, car de nombreux francophones décident de s’établir dans d’autres provinces, ne pouvant pas vivre leur francophonie pour certains, et incapables de trouver un emploi à cause d’un manque de connaissance de l’anglais dans un milieu francophone minoritaire pour d’autres.

Mais, récemment, le Réseau en immigration francophone a observé des améliorations, soulignant qu’en 2021, sur près de 450 immigrants d’expression française qui se sont installés dans la province, le taux de rétention était autour de 70 à 75 %.

En outre, de nombreux immigrants installés en milieu rural, en dehors des principaux centres urbains, doivent composer avec d’autres défis, parmi lesquels les difficultés d’accès à l’emploi et aux services en français.

 

Radio-Canada
Publié le 4 février 2023 à 20 h 09 HNC

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